Sardines en ciel, souvenirs, Abenobashi, 運動会.

Ça se rafraîchit, la clochette à vent — 風鈴 fuurin— est partie hiberner, les 鰯雲 — iwashigumo : cirro-cumulus — sont de retour, les chaussettes et les pulls se mobilisent au front : l'automne est là !

Commencé hier ce qu'on a depuis long remis à plus-tard : quelques pages et photos au sujet des trois précédents passages au Japon, en 2006-2007, au bon temps du "tourisme" et du JRP.

Il est vrai qu'on passa en fait la plus grande part de ce temps à Tokyo ; mais quelques escapades notables. Il s'agit juste de tenter de donner envie de.

Pendant ces déplacements hors-capitale, on s'était donné comme ligne de conduite — possiblement idiote ; mais qu'en ai-je à faire ? — de n'entrer dans aucun musée, de ne faire que marcher, et surtout de suivre ses envies.

De bons souvenirs, lors diversement vécus. Voyager seul est inestimable école. Kyoto, Nara, Osaka, Kagoshima, Matsumoto, Shimane. Tout ce qu'on n'a pas eu le temps de, aussi, et qu'on espère un jour.

Les livres — livres d'images, entre autres — nous manquent un peu. C'est plus précisément le feuilletage qui manque. On tentera d'en r'emporter quelques uns au prochain passage en France, prévu pour début novembre.

Ici tout se doit d'être neuf et jeune ; le vieux se jette : maisons, mobilier, appareillage électro-ménager, vêtements, gens ? hum... — livres aussi : grand dommage.

Les seuls livres, ou presque, qu'on peut feuilleter librement sont les livres d'occasion : pas de bandelette de plastique interdisant la lecture. Les japonais se jettent dessus et dévorent — c'est gratuit, voyez-vous, et le japonais est éco(nomique) — ; mais achètent rarement.

Il est certain que les livres écrits il y a plus cinquante ans, voire moins, commencent d'être indéchiffrables : simplification d'une écriture inconvéniente — et encor jeune, si la fixation approximative d'une forme devait être un étalon-terme — , transformation du parler sociétal... Par comparaison, un Montaigne, un Shakespeare — c'était il y a environ cinq cents ans déjà — se lisent diablement bien. Manque de curiosité rapport à sa propre langue, peut-être aussi ; mais c'est l'apanage de tout lieu, tout temps. Paradoxalement, c'est aussi grace à l'"inculture" qu'une langue évolue. Enfin bref, je dis ça mais ne sais.

Hier, bon après-boulot commencé par un izakaya au détour de 天王寺 (tennouji ), à Abenobashi — que dont tous les fans d'anime connaissent la version d'il y a cinq ans environ, lors que le "renouvellement" commença.

Ne reste presque rien de ces ruelles mal-éclairées aux multiples bistrots-restaus : de grands immeubles, de monstrueux centres commerciaux, du terrain vague, ont tout avalé, et ce qui reste le sera à terme. Les enfants ne reprennent pas l'affaire de famille, et préfèrent vendre. Bah, comme un peu partout. On disait tantôt que tout se doit d'être "neuf"...

Meiji-ya est un de ces lieux qui tiennent encor, ça discute gaîment, ça rigole, la cinquantaine en moyenne, mâle, une demie paire de couples, ça boit l'alcool-maison et d'autres encor, ça clope, les tabourets aussi sont d'époque, vu le rembourrage fatigué voire plus...

Enfin bref, excellent moment et soirée, terminée chez l'oden-ya préféré, à 中百舌鳥 (nakamozu) — pas mal de noms d'oiseaux dans le coin, et 白鷺 tout à côté —, pour envie expresse d'ochazuke. : )

Cette semaine n'aura vu son jour de congé habituel : fête des sports — 運動会 undoukai — de l'école de pas mal d'élèves, à laquelle on fut convié de longue date. On aurait diablement aimé rester au lit ce matin ; mais bon, on fainéantera un autre jour...

Le ciel fut gris ; le fond de l'air fut frais ; mais nous n'eûmes que quelques gouttes de pluies, sur la fin : la journée "sportive" fut sauve.

Je plains seulement les gamins qui semblent ne faire qu'une chose — ou presque — : rester en rang pour attendre leur tour. Discipline, discipline !

Ceci dit, c'est bien plutôt jeux ou représentations, que sports — mis à part une ou deux courses de relai. Et l'indétrônable bentou sur bâches au sol ou banc de bois. Eh.

Que les enfants musent et rient, et c'est toujours ça de pris.

Cessons là pour ce soir : c'est qu'il fait faim !

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