Shodou : calligraphie ?



Il y a un monde entre 書道 et calligraphie, entre la Voie de l'Écrire et le Bel Écrire.
La confusion des termes, amenée par la traduction officielle et systématique de l'un par l'autre, que ne dédouane pas l'ajout d'une épithète, est perpétuée par les experts japonisants et pratiquants eux-mêmes.

La calligraphie latine est née parmi les copistes, avec pour but de rendre les textes plus agréables, par l'enluminure, et plus lisibles (pour lecture et copie ultérieure), par l'établissement d'un cortège rigide de règles de tracé de plume, qui se déclinèrent en nombre styles (romain, gothique, anglais...) tout aussi codifiés.
Le shodou est un art graphique fondé sur l'équilibre harmonique visuel (le plein et le vide) des caractères et la force du trait de pinceau, dans lequel, comme en tout art, se trouvent moults maîtres et "écoles".

L'une comme l'autre requièrent, cela va de soi, apprentissage et longue pratique.

Toutefois,
du côté de la calligraphie, le respect de l'intégrité du texte et son absolue lisibilité, points capitaux, font de l'activité de copiste un artisanat objectif, où l'utilitaire domine ; l'acte créatif, pour sa part, se manifestera principalement dans l'art d'enluminer (lettrines, frises, et autres).
Du côté du shodou, la dimension créatrice et personnelle est première ; que le texte soit ou non lisible importe peu : l'œuvre est à la limite, subjectivité pure, lisible pour soi seul.

Que la confusion des termes cesse, et le dire n'importe quoi, de même, n'est-ce pas.


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