Ebisu, et autres choses du samedi.



Ce jour fut un de ces jours où, tard-couché, on eût bien aimé rester au lit l'en-demain — si ne furent ces choses à faire, places où aller.

Ayant loupé le réveil-matin — ça débutait bien —, on se mit en route, l'estomac sans café ni carbone, direction 泉ヶ丘, pour visite de ce que, m'est avis, sera la prochaine résidence : c'est plus grand, plus clair, l'en-tour est plus verduré, pour le même prix. Et vu qu'on passe et aime passer pas mal de temps chez soi, ce n'est pas rien.

En suite, eh bien en suite, ça se gâta.


C'est le festival d'Ebisu — le dieu du commerce, Ebiznessu, n'est-ce pas —, en ce moment à Osaka — d'えべっさん, comme ils disent par-ici. Ah, rien à voir avec mon hamster favori, Ebichu, auquel on dédiera un billet, un jour.

S, qui n'était jamais allée à 戎神社 (ebisu jinja, sanctuaire d'Ebisu, à 今宮 Imamiya : deux ou trois pas de Namba) et avait diablement envie de, m'y traîna...

Le festival d'Ebisu s'étale sur trois jours : le 9 janvier, c'est 宵戎 (yoi ebisu), le 10 c'est... 十日戎 (tooka ebisu), et le 11 c'est 残り福 (nokori fuku). Le jour effectif, c'est le 10, d'où le 9 : l'Ebisu tostif, et le 11 : l'Ebisu de ce qui reste de la chance du jour d'avant (rabais sur les porte-chance). Enfin bref, peu importe, n'est-ce pas. Une part amusante et rituelle de la chose doit, pour le Japonais, se situer dans le lancer, à dix mètres de distance, des piécettes d'offrande — la tire-lire coutumière est transformée pour l'occasion en manière de grand bac à sable —, et le faire-fi des avertissements policiers, qui disent que tout de même c'est dangereux pour les gens en première ligne. Ah, j'oubliais la légion d'oji et d'oba-san qui doublent par le côté dans la file. Tsss.


Il y eut monde fou, s'acheminant, grouillant, lentement, de la station Namba au dit sanctuaire, plein d'échoppes festivalières, s'empiffrant au passage de takoyaki, yakisoba, okonomiyaki, ikayaki, taiyaki, ringoame, &c., et jouant parfois même à divers petits jeux forains.


Au passage, je me suis rendu compte qu'il est impossible de prendre des photos l'ors qu'accompagné : il faudrait s'arrêter sans cesse, revenir ici, tenter là, se planquer, jouer l'appeau... De quoi me motiver pour de nouvelles pérégrinations solitaires, qu'on délaisse ces derniers temps — le temps (qu'il fait) n'aidant, il faut le dire, pas.


Un autre moment fort du festival, ce sont les 福娘 (fukumusume, jeunes filles de la chance), choisies pour leur faciès béat. Tout le monde se presse pour obtenir de leurs mains délicates maintes branchouilles garnies. Chose étrange (car il y a tout de même un vrai concours pour élire les miss béates de l'année), la moitié des donzelles étaient des occidentales... Enfin bref.

En suite, en suite je passe le chapitre shopping obligé, le sac qui commençait à peser, et le café médiocre. Un excellent sushiya rattrapa le tout. Au retour — je pionçais comme un lemming dans le train —, m'attendait une bonne nouvelle également : P vient passer cinq jours fin janvier, avant de s'en retourner en Chine.

Et là, eh bien, thé, puis coucher.

Demain dimanche ? on verra bien.


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